8 grands enjeux de la gestion des matières résiduelles en entreprise
Si vous voyez la gestion des matières résiduelles (GMR) juste comme une dépense inévitable, vous avez tout faux. Derrière chaque bac, compacteur ou facture de collecte se cachent des opportunités financières, environnementales et opérationnelles et nous savons comment les transformer.
Chez S3R, nous observons chaque jour comment de mauvaises pratiques, un manque de suivi ou une dépendance excessive aux fournisseurs traditionnels entraînent une explosion des coûts et une perte de valeur.
Cet article présente les principaux enjeux que nous voyons dans l’industrie, et explique pourquoi les entreprises doivent revoir leur approche pour transformer leurs matières résiduelles en levier de performance et de durabilité.

1. Coût réel mal connu des matières résiduelles
- La plupart des organisations voient leurs frais de gestion comme une dépense fixe.
 - Pourtant, une analyse rigoureuse des contrats, de la fréquence des collectes, des volumes et de l’utilisation des équipements, révèle des économies réelles de 40 à 80%. Ce ne sont pas des projections, mais des résultats observés sur le terrain.
 - Et surtout : sans structure ni méthodologie adéquate, les coûts de gestion des matières résiduelles doublent en l’espace de cinq ans, même si le volume de déchets reste le même.
 
Sans transparence et sans pilotage rigoureux, les coûts explosent… sans aucune amélioration du service.
2. Dépendance aux fournisseurs et modèles traditionnels
- Les contrats de collecte sont souvent conçus pour maximiser le revenu du fournisseur, pas pour optimiser les besoins réels du client.
 - Plus il y a de collectes, plus le fournisseur facture.
 - Trop d’entreprises, par réflexe, reviennent toujours au même processus : demander des soumissions pour obtenir le meilleur prix… pour la même solution encore et encore.
 - Ainsi, au mieux, cette démarche génère une baisse artificielle et temporaire. Elle ne change rien au fond du problème.
 
Résultat : ce n’est pas une véritable optimisation, mais seulement un ajustement de surface. Une gestion intelligente et durable des GMR demande de challenger les pratiques existantes et de revoir l’approche globale, pas seulement le prix unitaire.
3. Mauvaise valorisation et gaspillage d’opportunités
- Encore trop de matières recyclables ou revendables partent à l’enfouissement.
 - Souvent, la source du problème est simple : les entreprises ne savent pas vraiment ce qui se retrouve dans leurs déchets.
 - Sans analyse claire, impossible de savoir si certaines matières pourraient :
- Être sorties de l’enfouissement,
 - Être mieux recyclées,
 - Ou même générer des ristournes financières.
 
 - Et lorsqu’il existe déjà des ristournes, la question demeure : sont-elles les bonnes? Les montants reçus reflètent-ils vraiment la valeur des matières envoyées?
 
Fermer les yeux sur ses déchets, c’est renoncer consciemment à des économies et à une valorisation réelle, financière comme environnementale.

4. Manque d’équipements ou systèmes adaptés
- Trop souvent, les entreprises se retrouvent avec des bacs trop petits, des compacteurs mal calibrés ou des presses absentes ou mal utilisées.
 - Conséquence : collectes trop fréquentes, contamination des matières, inefficacité logistique… et une facture qui grimpe.
 - Mais le problème ne s’arrête pas là : faut-il investir dans un équipement ou non? 
- Est-ce qu’un compacteur, une presse ou un broyeur en vaut la peine dans votre situation?
 - Comment mesurer si l’investissement générera de réelles économies plutôt qu’une dépense supplémentaire?
 - Devez-vous acheter, louer ou simplement optimiser l’utilisation de ce que vous avez déjà?
 
 
Sans méthodologie claire pour évaluer ces décisions, les entreprises font souvent des choix coûteux et irréversibles. Un équipement n’est pas une charge : bien choisi, il devient un levier stratégique et rentable.
5. Absence de suivi et de pilotage dans le temps
- Mettre en place de nouvelles pratiques ou équipements est une étape essentielle… mais ce n’est que le début.
 - Sans suivi, même les meilleures initiatives finissent par s’essouffler : les bons réflexes disparaissent, les coûts repartent à la hausse, et la performance retombe au niveau initial.
 - Ce problème est fréquent, car beaucoup d’entreprises traitent l’optimisation comme un projet ponctuel plutôt qu’un processus continu.
 - Un vrai pilotage doit inclure :
- Des indicateurs de performance clairs (coûts par tonne, taux de valorisation, fréquence de collecte, etc.),
 - Un suivi régulier des données pour détecter rapidement les dérives,
 - Des ajustements agiles (changer un horaire de collecte, adapter un équipement, renforcer la formation du personnel).
 
 
Sans ce contrôle rigoureux et évolutif, les économies obtenues au départ s’évaporent, et l’entreprise retourne aux mêmes problèmes… en ayant perdu du temps et de l’argent.
6. Formation et mobilisation du personnel négligées
- Les employés sont les premiers acteurs du tri… mais aussi, trop souvent, les premiers oubliés dans les plans de gestion des matières résiduelles.
 - Sans formation ni sensibilisation continues, les erreurs s’accumulent : mauvaises pratiques de tri, contamination des matières, équipements mal utilisés. Résultat : les coûts explosent et les initiatives perdent en efficacité.
 - Pourtant, aucune technologie ou équipement ne peut compenser un manque d’implication humaine.
 - Chez S3R, nous avons développé une approche concrète pour mobiliser les équipes :
- Ateliers de sensibilisation adaptés à chaque réalité d’entreprise,
 - Plans de gestion personnalisés et fiches signalétiques claires pour simplifier le tri,
 - Amélioration des stations de travail afin de rendre la bonne pratique la plus facile à appliquer,
 - Suivi régulier pour maintenir la mobilisation dans le temps.
 
 
L’humain n’est pas le maillon faible, mais bien la clé de l’optimisation durable. Bien accompagné, il fait toute la différence.

7. Conformité et risques réglementaires
- Les normes environnementales se durcissent rapidement, que ce soit pour l’enfouissement, la traçabilité des matières, ou l’interdiction progressive de certaines catégories de déchets.
 - Les entreprises mal préparées se retrouvent souvent à gérer la conformité dans l’urgence : amendes, coûts de mise à niveau imprévus, perte de contrats avec des clients qui exigent déjà des pratiques responsables.
 - Mais la conformité ne devrait pas être perçue comme une contrainte : c’est aussi une opportunité d’être en avance sur son marché.
 - Les organisations qui anticipent les changements réglementaires :
- Réduisent leurs risques financiers et juridiques
 - Consolident leur réputation auprès de leurs partenaires, investisseurs et clients,
 - Et transforment leur conformité en avantage concurrentiel durable.
 
 
Anticiper, c’est non seulement protéger son entreprise, mais aussi la positionner comme un acteur responsable et attractif.
8. Vision court terme vs stratégie durable
- Trop d’entreprises se concentrent uniquement sur une chose : réduire immédiatement leurs coûts de collecte.
 - Bien que cela puisse sembler avantageux à court terme, cette approche demeure superficielle : elle ne remet pas en question les pratiques, ne réduit pas les volumes, et ne crée pas de valeur durable.
 - La véritable optimisation passe par une vision globale qui inclut :
- La réduction à la source pour limiter les volumes produits dès le départ,
 - Une meilleure organisation interne pour éviter les collectes inutiles et maximiser la valorisation,
 - L’intégration aux démarches ESG, certifications environnementales et normes de durabilité,
 - La capacité de démontrer des résultats tangibles à ses clients, partenaires et investisseurs.
 
 - À l’inverse du “rabais immédiat”, une stratégie durable permet non seulement de générer des économies plus importantes, mais aussi de renforcer la crédibilité et la compétitivité de l’entreprise.
 
Penser long terme, c’est transformer la gestion des matières résiduelles en levier stratégique, au service de la performance financière, environnementale et de l’image de marque.
Transformer les enjeux en opportunités
Les défis en gestion des matières résiduelles peuvent sembler lourds, mais chacun d’eux cache une occasion de créer de la valeur. En repensant leur approche, les entreprises peuvent transformer une dépense incomprise en véritable levier de performance.
- Rendre visibles les coûts réels : grâce à une méthodologie structurée, on vient contrôler et stabiliser les dépenses, au lieu de les voir doubler avec le temps.
 - Sortir du réflexe “soumissions” : en défiant le statu quo et en explorant de nouvelles solutions, les organisations passent d’un simple ajustement de prix à une gestion intelligente et durable.
 - Valoriser chaque matière : connaître ce qui se trouve réellement dans ses déchets permet de mieux recycler, d’obtenir les bonnes ristournes, et d’éviter que des matières valorisables ne partent inutilement à l’enfouissement.
 - Choisir les bons équipements, au bon moment : acheter, louer ou optimiser l’existant doit toujours découler d’une analyse rigoureuse. Bien orienté, un équipement devient un investissement rentable plutôt qu’une dépense.
 - Maintenir les résultats dans le temps : en intégrant indicateurs, tableaux de bord et ajustements réguliers, les économies et bonnes pratiques cessent d’être temporaires et deviennent durables.
 - Mobiliser les employés : ateliers de sensibilisation, schémas de disposition clairs, signalétique et stations de travail adaptées transforment l’humain en moteur de performance, et non en maillon faible.
 - Anticiper la réglementation : loin d’être un fardeau, la conformité devient un avantage compétitif, renforçant la réputation et la crédibilité sur le marché.
 - Penser stratégie, pas seulement prix : en alignant la gestion des GMR avec les objectifs financiers, environnementaux et ESG, les entreprises s’assurent des gains tangibles à long terme.
 
Autrement dit, chaque problème rencontré aujourd’hui est une opportunité d’économies, de valorisation et de différenciation. Il suffit d’aborder la gestion des matières résiduelles autrement.
Conclusion
La gestion des matières résiduelles ne devrait plus être perçue comme une charge inévitable, mais comme un levier stratégique. Les entreprises qui osent sortir du réflexe court terme et qui mettent en place une démarche structurée obtiennent trois bénéfices majeurs :
- Économiques : des économies importantes et durables, souvent de l’ordre de 40 à 80 %.
 - Environnementaux : une réduction significative de l’enfouissement et une meilleure valorisation des ressources.
 - Opérationnels et stratégiques : une simplification des processus, une conformité assurée et un positionnement plus fort auprès des clients, partenaires et investisseurs.
 
Celles qui choisissent de s’y attaquer dès maintenant auront une longueur d’avance, autant sur le plan financier qu’environnemental.

Et maintenant ?
Le statu quo coûte cher. Les solutions existent, mais elles demandent une approche différente, indépendante et alignée sur vos intérêts. C’est précisément ce que propose S3R : transformer vos matières résiduelles en source d’économies et en atout stratégique pour votre organisation.
Pour approfondir, le Répertoire des bonnes pratiques en gestion des matières résiduelles proposé par Recyc-Québec, est une ressource clé, pas seulement pour les municipalités.